
Vincent doit Mourir
Stephan Castang
France, 2023, 1h48
Avec : Karim Leklou, Vimala Pons, François Chattot
Du jour au lendemain, Vincent est agressé par des gens sans raison apparente qui essaient de le tuer. Il tente de poursuivre une vie normale mais lorsque le phénomène s’amplifie, il doit fuir et changer totalement de mode de vie.
La promesse de Vincent doit mourir est totale. Le sens de l’allégorie est permanent. Celui de la dénonciation d’un monde rongé par la violence. Et quoi de mieux pour dénoncer la violence que… montrer cette violence. Y compris et surtout quand celle-ci, totalement gratuite et infondée s’exerce comme contre Vincent, sans raison apparente, c’est ainsi la meilleure façon de la ridiculiser en l’isolant de la sorte. De 7 à 77 ans, de la petite tête blonde aux cheveux bleus des mamies à moustache, ça castagne dans tous les sens. Au-delà du message du fond, cette banalisation est un véritable ressort d’une forme de cruauté jubilatoire à l’écran. Vincent doit mourir, c’est toujours le sens du bon mot au bon moment, la surprise permanente, les jeux de silences et de consternation de l’interlocuteur dépassé par ce qu’il entend. Vincent doit mourir est bien sûr tout sauf une farce, même si ici, l’absurdité est une arme de destruction massive. Là où le film touche à son Graal, c’est bien dans son message profondément humaniste, actuel, pop, par les meilleurs biais possibles de ce que le cinéma permet. Si Vincent doit mourir, les spectateurs eux doivent courir.
JM Aubert
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