Cannes 2024
Prix Spécial du Jury
Prix de la critique internationale
Les graines du figuier sauvage
Mohammad Rasoulof
Iran, France, 2024, 2h46
Avec : Misagh Zare, Soheila Golestani, Mahsa Rostami
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Iman vient d’être promu juge d’instruction au tribunal révolutionnaire de Téhéran quand un immense mouvement de protestations populaires commence à secouer le pays. Dépassé par l’ampleur des évènements, il se confronte à l’absurdité d’un système et à ses injustices mais décide de s’y conformer. La paranoïa envahit Iman lorsque son arme de service disparaît mystérieusement...
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Le cinéma peut-il changer le monde ? Cette vieille interrogation, voilà qu’un film la ravive. Un film iranien d’une puissance inouïe, tant en matière d’esthétique que d’action politique. il est signé Mohammad Rasoulof, qui a réussi à fuir son pays. Il savait sans doute en faisant ce film qu’il atteindrait un point de non-retour et que ce combat de l’intérieur serait le dernier. Sans que ce soit un baroud d’honneur, bien au contraire.
Jacques Morice
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Tout, chez Mohammad Rasoulof, fait sens : une mise en scène au cordeau le plus souvent dans des endroits clos (l’appartement familial en particulier), métaphore d’une société sous contrôle ; l’utilisation récurrente d’images vidéo réalisées par des anonymes montrant le déchaînement de violence des forces de l’ordre et qui font entrer la réalité brute dans le film ; les rivalités sur le contrôle des téléphones portables, outil de liberté ou d’ascendant sur l’autre. Parfaitement tenu de bout en bout, Les Graines du figuier sauvage gagne sans cesse en tension pour atteindre une acmé tragique, se déroulant dans un magnifique village troglodyte, abandonné et labyrinthique. Mohammad Rasoulof signe une œuvre splendide et implacable, dont la teneur esthétique est à la hauteur de la portée politique.
Christophe Kantcheff
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