CARLA ET MOI
Nathan SILVER
Etats-Unis, 2024, 1h51
Avec : Jason SCHWARTZMAN, Carol KANE, Dolly DE LEON
Ben a perdu sa foi et sa voix suite à la disparition de sa femme, ennuyeux pour un chanteur de synagogue. Sa vie est désormais rythmée par la préparation des enfants à leurs bar-mitzvah et les rendez-vous galants organisés par sa mère. Un soir, il retrouve l’excentrique Carla - son ancienne professeure de musique -qui le sollicite pour l’aider à préparer sa communion tardive. Petit à petit, Ben et Carla vont se rapprocher pour, enfin, trouver leurs voies.
Plutôt que de donner un scénario traditionnel aux acteurs, nous avons élaboré un “scriptment” (un document entre un scénario et un traitement) de 40 pages, qui se lit comme une nouvelle. Les dialogues étaient intégrés dans les descriptions d’actions, et le découpage se faisait en fonction des lieux. C’était une approche peu conventionnelle, et cela a surpris certains acteurs, notamment Carol Kane, qui est pourtant une actrice extrêmement expérimentée. Elle a travaillé avec de nombreux grands réalisateurs, mais elle a ressenti une certaine appréhension face à cette méthode, car ce n’était pas un scénario classique. Toutefois, cette nervosité s’est finalement transposée dans son personnage, ce qui a ajouté une dimension intéressante à son jeu.
Nous avons écrit une grande partie des dialogues pendant le tournage, ce qui a permis une certaine flexibilité. Mon co-scénariste, Chris Wells, était présent sur le plateau tous les jours, retravaillant les scènes en fonction de ce qui se passait. Cela a donné au film une forme très malléable. Nous avons également beaucoup improvisé. Il s’agissait de voir ce qui fonctionnait en temps réel,
d’essayer des choses, ou parfois même de supprimer des passages entiers. Cela signifiait que tout le monde, des acteurs à l’équipe technique, devait être prêt à s’adapter à l’imprévu. Mon directeur de la photographie, Sean Price Williams, était tout aussi acteur que les comédiens dans ce processus. Il réagissait à ce qui se passait sur le plateau et participait pleinement à cette dynamique de spontanéité. Nous avons cherché à garder une qualité d’improvisation tout en structurant le film autour d’éléments burlesques.
Nathan Silver